Onofre's back here

Publié le par Ate Cha

A 50 jours du départ, il est de plus en plus difficile pour moi de trouver le temps d'écrire quelques lignes pour ce blog, tout comme il est difficile de ne pas dénomber les jours, impossible d'en oublier le fatal décompte... (Ah oui, j'oubliai: il n'y a pa eu d'annonces officielles ici, mais mon dernier envol from Manila se fera le 17 août)

Je veux croire qu'il est encore bien trop tôt pour parler du jour où je quitterai les Philippines, ce pays d'accueil que j'ai voulu faire mien, mais déjà les dernières visites s'enchainent, les despedidas se préparent, et je suis envahie des cadeaux que l'on m'offre "as a remembrance of us"... Comme si c'était les livres de prières, les sculptures en coquillages et les décorations de nacre qui allaient me permettre de ne pas vous oublier, de me souvenir de cette année passée ici, de tout ce que j'y aurai vécu et appris, de tous ceux que j'aurais rencontré et qui, d'une certaine manière, auont fait mon quotidien pendant un an. Comme si je pouvais oublier cette année extraordinaire en tous points...

Mais pas le temps de céder à la mélancolie, pas encore, pas maintenant: le temps presse justement, alors autant en tirer le maximum!

 

Le temps étant désormais contre moi, ma dernière visite de programme fut courte: 3 jours pour 3 programmes, il faut rentabiliser! Mais mon weekend fut excellent, surtout ma visite à Diffun, le programme dans lequel se trouve Onofre Jr. (Que j'espère bien ne plus avoir à vous présenter! Mais bon, pour les incorrigibles retardataires et/ou têtes en l'air, c'est ici

Histoire de pouvoir le connaître un peu plus (mes deux précédentes rencontres ayant toujours été plutôt courtes, et lui assez timide), j'avais demandé s'il était possible d'aller passer une soirée et une nuit chez eux. ayant déjà dormi chez certains filleuls, je n'avais pas réalisé à quel point ma demande a pu sembler incongrue, non seulement pour la famille, mais sans doute plus encore pour l'équipe en charge du programme qui ne devait pas être habitué.

A peine arrivée, me voilà donc assaillie de questions, me rappelant l'ampleur de ce que cela repésente: une Blanche dormant chez une famille pauvre.

"Mais tu es bien sûre de toi Charlotte?

-De quoi? De vouloir dormir chez mon filleul? Bah oui j'en suis sûre, quelle question...

-Mais tu sais... enfin tu as vu leur maison déjà... tu comprends?"

 

la maison

 

Non, je ne comprends pas... Enfin, si bien sûr, je me doutais bien que cela les inquiéterait un peu, mais enfin, rien d'insurmontable. Que je croyais...

"Ils dorment à même le sol tu sais, sur la terre battue. Avec les cafards. Les moustiques! Les lézards. Oh et puis s'il pleut encore il y aura plein de grenouilles aussi, c'est en plein milieu des champs! Il y aura tous les bruits d'animaux... Et puis pas de toilettes! Sans doute pas grand chose à manger. Pas de quoi te laver. Ils n'ont même pas l'électricité. Olala, tu vas vraiment être piquée de partout. Et puis ils ne parlent pas anglais, comment tu vas faire?"

Et ça pendant près de 30 minutes!! Ils avaient presque fini par me faire douter!

Le comble, c'est donc que ça était à moi de les rassurer, de leur expliquer que j'avais même pas peur et que de toute façon il faut croire que les moustiques ne m'aiment pas puisque je ne suis jamais piquée!

"Bon, ce qu'on va faire, c'est qu'on va t'amener là bas, tu verras, et il sera encore temps de changer d'avis."

Ahah. Oui faisons ça.

Donc après avoir tenté de me goinfrer de riz et de poisson alors qu'il n'était que 17h: "c'est ton dîner Charlotte, il n'y a rien à manger là bas", après avoir récupérer une moustiquaire, 2 couvertures, après être encore passés à la superette m'acheter une lotion antimoustique, du pain, de l'eau minérale et du café, et après avoir assigner une sister en mission "nuit chez Onofre" pour m'accompagner, j'ai enfin pu me rendre chez lui.

 

Où j'ai évidemment passé une super soirée, à tenter d'appivoiser mon filleul qui se cachait sous une montagne de linge sans oser en sortir. Mais à force de sourires et de quelques phrases en tagalog, il s'est petit à petit montrer, avant de me proposer de jouer avec lui à un jeu de société, à la lueur d'une lampe à kérozène. Ensuite, dîner, parce que contrairement à ce que me disaient mes RPs il y avait évidemment de quoi manger! Après ça, pour bien digérer, bataille de polochons avec Onofre et son petit frère Denis. De grands fous rires qui auront amusé toute la maison, même si nous n'étions que 3 participants.

J'ai ensuite pu discuté avec leur maman qui, bien qu'adorable, m'a annoncé que le réveil se ferait vers 4h30. Argh.

Et alors que les deux frères s'endormaient par terre, sur le lino posé sur la terre battue, le signal d'aller se coucher fut lancé, à 22h passé, un horaire peu habituel pour eux.

 

Petit déjeuner!Onofre et son cadeau

 

Le lendemain matin, je me suis octroyée une grosse grasse mat', et j'ai ouvert les yeux vers 7h, apercevant 4 petits yeux espiègles qui m'observaient en soulevant la toile de jute servant de porte. Agréable réveil sous les éclats de rire, sans doute dûs à ma tête chiffon du matin.

Juste le temps de prendre le petit déj', de leur offrir quelques cadeaux et de voir les enfants se faire beau pour la messe, que nous partions déjà, sans avoir oublier de promettre que je reviendrai.

"Et tu dormiras chez nous?"

Aaaaaaaaah, mais avec le plus grand plaisir !!

 

Onofre à droite et son petit frère DenisP1010848 [800x600]

 

 

Un super moment donc, un bon weekend, que j'ai d'ailleurs fini en buvant du vin californien avec un prêtre Congolais dans un couvent Philippin, tout en discutant de la "performance" des Français en Afrique du Sud.

Ouf, plus que 50 jours, mais je sais encore prendre le temps.

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D
<br /> <br /> expérience inoubliable pour vous, et sans doute aussi pour Onofre Jr (et sa famille) qui a la chance de connaître sa marraine!  <br /> <br /> <br /> <br />
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